Un papillon d'hiver

s'envole, sentant l'ombre

d'une petite fille.

T.Mitsuhashi

Et de la façon dont le monde s'est déroulé pour lui,

il s'enroule de nouveau, concentriquement, comme

le devenir du bien à travers le mal, comme le devenir

des fins à travers le hasard.

F.Niezsche

il fait adieu - il faut dire jour, c'est pas grand chose

voire pas grand chose de plus

or quelque chose dorénavant

n'aura pas lieu, ou

se passera de moi, tacite consentement

à tout adieu...

Ciel et terre calmes.

Pourtant, aujourd'hui

les fourmis se dépêchent.

Takajo Mitsuhashi

Au clair de lune

je tourne

une chaise.

Takako Hashimoto

Pleine lune d'hiver.

Un bébé ouvre

les poings.

Takajo Mitsuhashi

Coupant la pêche blanche,

la pointe du couteau

casse le noyau.

Takako Hashimoto

quand le doute te prend, le trouble te floute,

d'instinct tu cherches la mer, une mer,

une prairie permanente - la pointe d'un couteau...

le temps creuse dans la lumière

son chemin, son drame

pour enfin que de l'espace

puisse  jaillir le frisson

qui rende l'âme à la pierre

Elle resta un instant debout, se vit partir en courant, hors d'elle-même,

perdre un de ses souliers. Elle vit pendant quelques mètres le scintillement

rapide de ses jambes sur le sable parmi les tâches de soleil. Puis, brusquement,

elle pivota, revint en courant ramasser son soulier, et repartit de nouveau,

toujours courant. Lorsqu'elle commença d'apercevoir la maison, elle se

trouvait en face de la galerie. L'aveugle était assis sur sa chaise, le visage

levé vers le soleil. A la lisière du bois, elle s'arrêta et remit son soulier. Puis

elle franchit la pelouse en friche, bondit sur la galerie, traversa le vestibule

en courant. En arrivant derrière, elle aperçut à la porte de la grange un

homme qui regardait en direction de la maison. Elle parcourut la galerie

en deux enjambées et entra dans la cuisine où la femme était assise, en

train de fumer, l'enfant sur ses genoux.

W.Faulkner

Le marais aux alouettes