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L'homme touche la lumière dans la nuit, quand il est mort pour lui,
la vue éteinte; mais vivant, il touche au mort, quand il dort, la vue
éteinte; il touche au dormeur, quand il veille.
Héraclite
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Je me souviens d'un apologue de Tchoang-zi : "Forme et Sans forme
rendaient tous les jours visite à Chaos Comme ce dernier les recevait
avec beaucoup d'urbanité, ils lui dirent : "Tous les hommes ont sept
orifices par lesquels ils voient, entendent, etc. Toi seul n'en a pas. Si
nous te percions ces orifices? " Le premier jour, ils lui percèrent un
orifice; le deuxième jour, un autre; et ainsi de suite. Le septième jour,
c'en était fini de Chaos : il était mort." Le remarquable est que, pour
mettre fin au chaos, à la fusion indistincte et aveugle d'opposés qui
s'ignorent, il faille mettre à l'oeuvre ensemble Forme et Sans forme.
C'est qu'une forme a dans l’absence de forme à la fois son départ et
son arrivée à tout instant de sa formation. Une oeuvre d'art ne naît
pas autrement. Car si la forme est seule, si elle est réalisée d'avance,
déjà en vue d'elle-même et prête à l'usage, le tableau est achevé avant
d'être. Rien n'a eu lieu.
H.Maldiney
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Une toile n'existe pas au départ. On ne peint pas à partir d'une idée,
ni même d'une sensation, encore moins d'un souvenir, mais à partir
du néant- d'un néant peuplé, riche. La toile blanche qui nous fait face
est à la fois l'univers et le néant. Ce sont deux forces qui s'affrontent.
Peindre commence par un grouillement en soi, non maîtrisé.
J.Bazaine
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Quand on travaille, on ne pense pas, on est bien au-delà,
et pour y parvenir, on s'efforce d'abord de faire le vide.
Il faut se méfier de vouloir donner un déroulement logique
à ce qui est avant tout le résultat des mille poussées contra-
-dictoires de l'inconscient. De même, de hiérarchiser ses
émotions, de donner plus d'importance aux souvenirs d'une
éruption du Vésuve qu'à celui d'une vache dans un pré : qui sait?
J.Bazaine
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"L'inachevé" est la porte d'accès secrète au voyage poétique
de la peinture. Si je m'engage dans une certitude, j'échoue
lamentablement. L'encre n'écoute pas cette volonté-là.
F.Verdier
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sois comme l'été : impraticable, ne menant à rien, affaissé
sur ta propre verticalité - un axe c'est un axe, il ne négocie pas
heureusement les regards s'éparpillent aux environs, à l’affût
d'ils ne savent quoi, jaillissant à l'occasion sans peur ni reproche
de se salir...
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La main doit être déliée et l'esprit libre,
opérant d'instinct sans même savoir comment...
Zhang Yanyuan
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mourir ne me mangera pas en entier, mais j'ai su quoi ?
il y a un tour qui tourne sur le socle immobile, quelqu'un
qui jouit tout seul par le détour de l'autre
et personne pour éteindre tout ce beau
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par la lucarne m'aspire la noirceur vive d'un autre corps,
un corps à l'étroit se libère dans un corps plus vaste
et plus tranquille
il rétablit son aire
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