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je place un vide au centre de la chambre et je le laisse
grandir. simplement je n'interviens pas il pénètre et
absorbe peu à peu toute chose, il s'installe. il se découvre
en tout parfaitement égal à soi-même je ne prends pas parti.
le vide s'emplit de vide, l'absence comble l'absence.
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la petite horloge
ou le panier percé
on y jette un électron
en ressort
la fusion, un jour creux
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Tout a grandi trop vite
et les murs nous débordent :
automne, hiver, ciel gris, terre qui
s'enfonce. Où sommes-nous, où est l'amour
qui transfigure ? Ce que les années ont usé,
la pluie sur le toit le raconte et nous
l'écoutons ainsi depuis des siècles
dans la nuit, côte à côte,
jusqu'à ce que la mer ouvre la chambre en deux
et que chacun, ayant repris son nom, sa barque,
rentre chez soi, toutes voiles dehors,
dans l'île sans rivages,
sans voisins.
G.Goffette
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Et nous: toujours et partout spectateurs,
tournés vers tout, et jamais au-delà !
Submergés nous-voici. Nous y remettons ordre. Et tout tombe et se brise.
Nous y remettons ordre encore, et nous tombons nous-mêmes et nous brisons.
Qui nous a donc ainsi retourné de la sorte, que nous ayons l'allure, et quoique
nous fassions, de qui s'éloigne ? De même que sur le dernier coteau, qui sous ses
yeux déploie, une dernière fois, sa vallée toute entière, le partant se retourne et
s'arrête et s'attarde,
- de même nous vivons, et toujours et toujours nous faisons nos adieux.
R.M.Rilke
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Mais les Errants, dis-moi, qui sont-ils, ces voyageurs fugaces, un peu plus
que nous-mêmes encore, hâtés, pressés, précipités très tôt - pour qui, mais
par amour pour qui - poignés
par une volonté satisfaite jamais ? Poignés par elle cependant, ployés, liés et
projetés par elle
et lancés et repris; comme si l'air était d'huile,
et plus lisse et poli, d'où ils glissent
pour revenir sur le tapis usé, rongé
par leur élan perpétuel; - ce tapis,
perdu dans l'univers :
tel un emplâtre posé là, comme si le ciel des banlieues y avait fait mal à la terre.
R.M.Rilke
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Et parfois s'adressant au cercle, lui disant : Essaie une fois de te refermer, ne serait-ce
qu'un instant, que je saches où tu commences, où tu finis, cercle indifférent.
M.Blanchot
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Sur les dessins d'enfant
un soleil tout rouge
dehors la neige en bourrasque
K.Tôta
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l'ignorance est géniale. ô ma grenouille, je t'embrasse. à bientôt.
je ne peux porter que la pluie. le masque ne marche pas.
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