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Purgatoire
La plénitude ne nous épuise donc pas ?
Dans mes mains lasses j'amasse,
j'aime, offre et accomplis
mais le jour persiste et la clarté aussi.
Je bois et vide tous les puits;
le temps s'enfonce au plus profond des mers,
l'espace rencontre ma pesanteur
et me presse au soir de rentrer.
Comme une flèche je monte et descends les escaliers;
il pleut des heures dans le silence,
rompant toutes les vannes, la plénitude s'élance,
je cours jusqu'à mourir éreintée.
Mais de nouveau il fait jour et la clarté persiste
- j'ai beau me tourner et me défendre, en vain -
de moi sans fin poussent des mains,
je dors et ne meurs pas.
I. Bachmann
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