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une maturité seconde
Pendant quelques minutes, je ne sus que pleurer, sans que je puisse m'avouer,
face à face avec moi, si ces larmes coulaient de l'orgueil démesuré de notre conquête,
jamais égalée par aucune horde, si elles pissaient de cette fierté insolente, et
monstrueuse, et gamine, qui me montait des tripes et envahissaient tout - ou si
c'était ma conscience, une maturité seconde, plus récente et plus sûre, qui face au
gâchis, au dérisoire désormais manifeste de notre quête, effondrait une par une
toutes les statues héroïques par-devers moi édifiées, pour ne laisser devant que
cette mer blanchâtre et ce bleu métallique, qui pouvait aussi bien être celui du ciel
archi-connu que la teinte d'un cosmos neuf. Et pour couronner ce néant, il restait
un soleil qui ne réchauffait plus rien et qui éclairait quoi ? Un mystère.
A.Damasio
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