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    tu ne m'appelles

    d'aucun nom

    ne me confie

    nulle origine

     

    la peur je crois

    a bâti toutes

    ces dunes

    flottantes

     

    peu après

    il n'en est rien

    et il n'en fut

    jamais rien

     

    tu m'as ravi

    l'extase -

    demeure

    l'immensité - là

     

     


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  •  

     

     

    non

    pas de mer

    ronds dans l'eau

     

    la nuit

    obscurcit la nuit

    et rien d'autre

     

    quelque part

    la peur se met

    à fredonner

     

    - tout l'au-delà

    y reste

    suspendu

     

     


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  •  

     

    vers la mer

    il y a d'autres souffles

    que le souffle mien

    si proche cependant

    d'un semblable

    épuisement

     

    vers la mer

    plus encore que la mer

    dans sa beauté

    délabrée

    et ses arbres couchés

     

     

     


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  •  

     

    Un de ces miséreux, vieilli

    dans les misères, sans exaucement,

    sans défense, sans miséricorde,

    fût-elle fortuite, un de ceux

    dont les traits sont défigurés

    par une désespérance finissante,

    et pourtant celui à qui tout

    peut encore arriver !

     

    Et comme s'il s'en doutait, il me dit,

    regardant par-delà la rivière, jusqu'à la mer :

    " L'enfant vit-il d'espoir ? En a-t-il besoin ? "

     

    Vladimir Holan, Pénultième

     

     


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  •  

     

    On m'aura oubliée là, et j'aurai tout oublié -

    Je me noie. L'arbre se cache et n'ose plus m'aborder.

    Je me noie. Je ne suis pas l'oiseau.

     

     


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    Jours pairs, jours impairs... Sont-ils vraiment

    plus importants que les soirées et les nuits

    alors que la volupté sans cruauté semblerait

    sans amour ? A moins que ce ne soit

    à la Notre-Dame des Semailles... A moins que

    ce ne soit à l'instant juste

    où, gâté par la douleur, on demande :

    " Es-tu derrière le mur ? Derrière le tien ou le mien ? "

     

    Vladimir Holan, Pénultième

     

     


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  •  

    - Vous avez tué par jalousie, c'est bien ça ?

    - Allez, que pourrions-nous

    en savoir du moment que

    nous ne nous reconnaissons plus

    et ne savons à quoi nous attendre

    de nous-mêmes ?

    - Reste à savoir si les choses

    n'auraient pu se passer autrement.

    - Si, il aurait suffi

    d'un sourire d'elle.

    - En réfléchissant, en faisant la conversation

    ou de la musique ?

    - Mais non, même en faisant la vaisselle

    ou sans invitation à dîner,

    quand le hasard met le destin en boîte.

    - Et après ?

    - Ne me tourmentez pas ! Le tableau

    vient avant la peinture...

     

    Vladimir Holan, Pénultième

     

     


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    tu sépares je ne sépare pas tu fais les marionnettes je ne dis rien

    la pluie et le beau temps ou ne pas dire petits cris je ne sépare pas

    non je pleure comment ramasser oublier et toutes ces particules

    dans l'air tout inscrit partout que reste-t-il un bout de langue ou

    de main, séparé, apeuré - peur - je me tais. vite.

    que le lit de la rivière. des pierres baignées de lumière.

     

     

     


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    Je sombre au fond de mon absence,

    le sexe sale, les pieds nus.

     

     

     

     

     


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