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- sous la lumière
il y avait toujours quelqu'un qui
dansait sous la lumière
puis il s'est fatigué
alors la lumière est partie -
abrupte lisière
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L'alchimie de l'enfance
s'accomplit, réussit enfin.
On ouvre des portes intactes,
le système de vannes du sommeil.
Tout devient silence et proximité.
J.Pilinszky
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Effritement, défaite, silence d'oreillers,
paix de ce qui s'est refroidi, glacé,
silence plus simple que tout, voilà ce qui sera.
Que de sentiments ambigus dans nos vies,
que d'attractions disparates,
pourtant nous tombons comme la pierre
tout droit, uniformément.
Dans le filet de combien de hontes
et de gloires imaginées nous barbotons,
pourtant nous devrions étaler au soleil
tout ce qui est à cacher.
Combien
tard nous comprenons que la
pénombre des yeux peut être plus précise
que la lumière d'une lampe, et combien
tard nous apercevons le perpétuel
agenouillement du monde.
J.Pilinszky
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" Je m'ennuie. Mon manteau s'il vous plaît.
Messieurs, avant d'agir,
pensez à la roseraie,
ou plutôt à un seul rosier,
à une seule rose, Messieurs. "
STAVROGUINE REVIENT
" Vous n'avez pas pensé à la roseraie,
et vous avez commis ce qu'il ne fallait pas.
Vous serez désormais poursuivis
et solitaires, tel un chasseur de papillons.
Tous vous finirez sous verre.
Sous verre, épinglés,
brille le troupeau de papillons.
C'est vous qui brillez, Messieurs.
J'ai peur. Mon manteau, s'il vous plaît. "
J.Pilinszky
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quelques encres de l'exposition "Secrets", Atelier 51, Alençon, 24 janvier - 8 février 2015 www.atelier51.odexpo.com
Parole proche de moi
Que chercher sinon ton silence,
Quelle lueur sinon profonde
Ta conscience ensevelie,
Parole jetée matérielle
Sur l'origine et la nuit ?
Y.Bonnefoy
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Tu retrouveras
nuages et roseaux, et les voix
comme une ombre de lune.
Tu retrouveras des paroles
par-delà la vie brève
et nocturne des jeux,
et l'enfance fervente.
Le silence sera doux.
Tu es la terre et la vigne.
Un silence fervent
brûlera la campagne
comme les feux au soir.
C. Pavese
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enraciné dans l'immobile, la vision radicale des lointains
incrustée à même la rétine,
suspendu aux lèvres du silence, le nerf tendu entre nulle-part
et l'indécis,
je soupèse, je soupèse - et bientôt rien ne pèse...
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- Alors je ne savais pas que j'étais heureux. Avez-vous vu une feuille, une feuille
d'arbre ?
- Certainement.
- J'en vis une dernièrement, jaunie, avec un peu de vert encore, les bords légèrement
pourris. Le vent la chassait. Quand j'avais dix ans, l'hiver, je fermais exprès les yeux
et me représentais une feuille verte, brillante, avec ses nervures, sous le soleil.
Ce que j'avais vu était trop beau. Et je fermais de nouveau les yeux.
F. Dostoievski
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