C'est facile d'inventer une Vie -

Dieu le fait - chaque Jour -

La Création - n'est qu'une Cabriole

De Son Autorité -

C'est facile de l'effacer -

La Divinité économe

Ne pourrait guère se permettre d'offrir l’Éternité

A la spontanéité -

Les Éléments qui ont Péri murmurent -

Mais Son Plan Imperturbable -

Continue à se dérouler - insérant Ici - un Soleil -

Là - supprimant un Homme -

E.Dickinson

Ma vie aride

s'étend

épouvantée davantage d'elle-même

Dans un

infini

qui me foule et

me presse avec son

toucher frêle

G.Ungaretti

Dans cette obscurité

les mains

gelées

je distingue

mon visage

Je me vois

abandonné dans l'infini

G.Ungaretti

Pieds nus passant les sables de la lune

Aurore, amour enjoué, tu peuples

D'un écho l'univers exilé, et tu laisses

Dans la chair des journées, sillage

Pour toujours, une plaie voilée.

G.Ungaretti

Alors le prince quitta le lit de son épouse, enjamba le corps de son enfant,

quitta son palais, s'enfuit. A l'instant où il franchit la porte de l'enceinte

il devint Bouddha.

P.Quignard, Les désarçonnés

14 novembre Je n'ai pas la moindre nouvelle sur ce qui se

passe à la campagne. Peut-on croire Larissa, AraÏk ?

Bien sûr que non, pas une seconde.

Cette nuit j'ai eu peur de mourir, c'était affreux.

A.Tarkovski, Journal

Étienne de La Boétie a écrit dans son Traité de la servitude volontaire :

Je ne sais pas pourquoi les hommes n'ont pas la force de désirer la liberté.

Pourquoi les hommes n'ont-ils pas la force de désirer la liberté ?

Parce que le qui-vive de la mort hante le sujet depuis sa naissance :

depuis l'instant où, seul, laissé à lui-même, il serait mort.

P.Quignard, Les désarçonnés

à l'ombre du vivant s'entend

L.C