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    Jardins de la douleur

    Saignez loin de ma tombe

    Ici tout n'est qu' ombre et splendeur

    Et gorge de colombe

    Elle dort Ophélie

    Au fond des marbres verts

    De l'or plein les pupilles

    Et dans son cœur la mer

     

    Anne Perrier, Le livre d' Ophélie

     

     

     

    Epitaphe

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Le paysage, comme l'amitié, est notre rivière souterraine. René Char


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    est beau là où l'on s'efface ; où l'on s'efface il fait beau

    la nuit penche d'un côté; et la nuit de l'autre

    où il fait beau tu t' effaces; tu t'effaces et c'est beau

    ( et il ne s'aperçut de rien )

     

     


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    Chacun de nous peut recevoir la part de mystère de l'autre sans

    en répandre le secret.

    René char


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    toute la vie

    chantait, chantait

    à pleins poumons

     

    elle n'avait

    pas de nom

    et sentait bon

     

    la feuille de saule

    le sexe triste et

    la confusion

     

     


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    le jour touche à sa fin

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    le plus haut consentement

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    toute la bonté...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    vers seize heures

     


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    mur d' église

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    arbre de dos

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     l'éternité, c'est lent

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    l'orée du peu

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    le poids du monde

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    n'importe où, Bethléem

     

    quelques unes des oeuvres exposées à l' église de Saint Ceneri Le Gérei, juin 2014.

     

     


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    Image vue mille fois. Goûter familial sur l'herbe et un peu plus loin, presque' oublié, sur l'avant-scène du bosquet ombreux, une voiture d'enfant solitaire. En apparence rien ne se passe dans cette idylle parfaite. Pourtant que de choses ! Et qui plus est des choses qu'on ne peut comparer qu'à la naissance du monde. De sous la capote de la voiture d'enfant, un nourrisson muet observe un arbre muet.

    Cet arbre est comme une nourrice géante, un premier instituteur. Chacune de ses feuilles est pareille à l'autre. Dans notre petite enfance c'est lui qui nous apprend le langage de l'existence du monde. Et seule l'attention d'un nourrisson est assez forte pour comprendre ce langage. Plus tard notre attention se fatigue et nous oublions les mots des arbres. Mais pas tout à fait.

    Car qu'est-ce qu' un arbre "dit" à un nourrisson ? Cela même qui est indicible. Mais cet indicible et muet langage existe tout de même, de tous les langages il est le plus puissant. Son discours c'est que le monde existe. C'est cet unique et immense mot qui constitue son vocabulaire. Plus tard le monde nous dira comment et dans quelles formes il existe. Ce langage-là est déjà dicible, constitué de mots nombreux comme les grains de sable d'une phrase sans fin. C' est la deuxième langue du monde, le discours des adultes qui peu à peu voue le premier, le discours muet, à l'oubli. Mais pas tout à fait. Le langage dicible, pratique, du monde adulte se tait de temps en temps en nous pour que, même pour quelques instants nous revenions au mot unique, immense et muet de notre première et paradisiaque prise de conscience.

     

     Janos Pilinszky

     

     

     


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    Le regard a besoin d'éléments à relier.

    Trouver un accord fugitif, pour rester.

    Pour commencer à contempler.

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    L'image produit un calme durable. La sensation

    personnelle peut habiter, dormir, se régénérer

    à l' intérieur.

    .

    Les contrastes, le déséquilibre suscitent la vie.

    La vibration cherche à rééquilibrer, à atténuer

    les contrastes en diminuant les concentrations,

    en comblant les vides.

    .

    La conscience doit être traversée par un demi-sommeil.

    .

    Laisser ma propre imperfection me submerger.

    .

    Les images parlent au corps, à cette sensibilité qui

    l' habite, quand ses démons se fatiguent. Les vraies images

    parlent sans mots, elles font du bien, apaisent, rajeunissent.

    .

    Mon espace, le connu, l'intime. Gardien de la paix.

    Le rapport à l' espace change. Celui de Vinci n'est pas

    le même que celui de Cezanne ou Morandi. Dans l' art

    d'aujourd' hui, le brouillard et les passages vers le vide

    n' existent presque plus. J' ai pourtant besoin du flou et

    de l' inachevé, qui permettent de rentrer dans l' inconnu,

    car le vide et l' espace sont ses alliés.

     

    Alexandre Holan, Je suis ce que je vois

     

     

     

     


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    La vie est dehors. Elle est dans l'air. C'est une nostalgie d'être,

    un désir, un contact avec le visible : une présence.

    .

    Comment se mettre en mouvement ? Ne pas parler. Chercher

    par le repos. Chercher, quelqu'un a besoin d'air, besoin de cet

    air tranquille qui pénètre les formes, quand elles bougent d'une

    certaine façon. Respirer, dessiner. Danse lente. Laisser venir la

    vastitude. Rester calme, ne rien forcer. Il y a une vie qui va peut-

    être venir.

    .

    Silence préparatoire : laisser venir les mouvements qui unissent,

    qui simplifient. Laisser venir la grandeur et manifester mes limites,

    mon naturel aveuglement.

    .

    La sensation matinale est une proximité. L'air vient, le regard,

    tranquille, se promène. Le bonheur et la tristesse sont là.

    Bonheur d'être et tristesse devant l'immensité des distances.

     

    Alexandre Holan, Je suis ce que je vois

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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