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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 18:04
Jardins de la douleur
Saignez loin de ma tombe
Ici tout n'est qu' ombre et splendeur
Et gorge de colombe
Elle dort Ophélie
Au fond des marbres verts
De l'or plein les pupilles
Et dans son cœur la mer
Anne Perrier, Le livre d' Ophélie
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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 17:53
est beau là où l'on s'efface ; où l'on s'efface il fait beau
la nuit penche d'un côté; et la nuit de l'autre
où il fait beau tu t' effaces; tu t'effaces et c'est beau
( et il ne s'aperçut de rien )
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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 17:38
toute la vie
chantait, chantait
à pleins poumons
elle n'avait
pas de nom
et sentait bon
la feuille de saule
le sexe triste et
la confusion
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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 14:00
arbre de dos
l'éternité, c'est lent
l'orée du peu
le poids du monde
n'importe où, Bethléem
quelques unes des oeuvres exposées à l' église de Saint Ceneri Le Gérei, juin 2014.
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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 12:01
Image vue mille fois. Goûter familial sur l'herbe et un peu plus loin, presque' oublié, sur l'avant-scène du bosquet ombreux, une voiture d'enfant solitaire. En apparence rien ne se passe dans cette idylle parfaite. Pourtant que de choses ! Et qui plus est des choses qu'on ne peut comparer qu'à la naissance du monde. De sous la capote de la voiture d'enfant, un nourrisson muet observe un arbre muet.
Cet arbre est comme une nourrice géante, un premier instituteur. Chacune de ses feuilles est pareille à l'autre. Dans notre petite enfance c'est lui qui nous apprend le langage de l'existence du monde. Et seule l'attention d'un nourrisson est assez forte pour comprendre ce langage. Plus tard notre attention se fatigue et nous oublions les mots des arbres. Mais pas tout à fait.
Car qu'est-ce qu' un arbre "dit" à un nourrisson ? Cela même qui est indicible. Mais cet indicible et muet langage existe tout de même, de tous les langages il est le plus puissant. Son discours c'est que le monde existe. C'est cet unique et immense mot qui constitue son vocabulaire. Plus tard le monde nous dira comment et dans quelles formes il existe. Ce langage-là est déjà dicible, constitué de mots nombreux comme les grains de sable d'une phrase sans fin. C' est la deuxième langue du monde, le discours des adultes qui peu à peu voue le premier, le discours muet, à l'oubli. Mais pas tout à fait. Le langage dicible, pratique, du monde adulte se tait de temps en temps en nous pour que, même pour quelques instants nous revenions au mot unique, immense et muet de notre première et paradisiaque prise de conscience.
Janos Pilinszky
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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 11:27
Le regard a besoin d'éléments à relier.
Trouver un accord fugitif, pour rester.
Pour commencer à contempler.
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L'image produit un calme durable. La sensation
personnelle peut habiter, dormir, se régénérer
à l' intérieur.
.
Les contrastes, le déséquilibre suscitent la vie.
La vibration cherche à rééquilibrer, à atténuer
les contrastes en diminuant les concentrations,
en comblant les vides.
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La conscience doit être traversée par un demi-sommeil.
.
Laisser ma propre imperfection me submerger.
.
Les images parlent au corps, à cette sensibilité qui
l' habite, quand ses démons se fatiguent. Les vraies images
parlent sans mots, elles font du bien, apaisent, rajeunissent.
.
Mon espace, le connu, l'intime. Gardien de la paix.
Le rapport à l' espace change. Celui de Vinci n'est pas
le même que celui de Cezanne ou Morandi. Dans l' art
d'aujourd' hui, le brouillard et les passages vers le vide
n' existent presque plus. J' ai pourtant besoin du flou et
de l' inachevé, qui permettent de rentrer dans l' inconnu,
car le vide et l' espace sont ses alliés.
Alexandre Holan, Je suis ce que je vois
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Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 11:12
La vie est dehors. Elle est dans l'air. C'est une nostalgie d'être,
un désir, un contact avec le visible : une présence.
.
Comment se mettre en mouvement ? Ne pas parler. Chercher
par le repos. Chercher, quelqu'un a besoin d'air, besoin de cet
air tranquille qui pénètre les formes, quand elles bougent d'une
certaine façon. Respirer, dessiner. Danse lente. Laisser venir la
vastitude. Rester calme, ne rien forcer. Il y a une vie qui va peut-
être venir.
.
Silence préparatoire : laisser venir les mouvements qui unissent,
qui simplifient. Laisser venir la grandeur et manifester mes limites,
mon naturel aveuglement.
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La sensation matinale est une proximité. L'air vient, le regard,
tranquille, se promène. Le bonheur et la tristesse sont là.
Bonheur d'être et tristesse devant l'immensité des distances.
Alexandre Holan, Je suis ce que je vois
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