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    Le peigne est mort dans tes cheveux,

    ma caresse s'est arrêtée aussi.

    Je prends le peigne de ta main.

    Tout est fini. Nous voici assis bras dessus bras dessous

     

    Janos Pilinszky

     

     


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    Avec une force tenace, d'un miroir blanc de neige,

    un bras blanc, un beau bras décharné,

    d'une éponge froide, depuis toujours,

    sur la glace froide, essaie d'effacer

    quelqu'un ou quelque chose.

     

    Janos Pilinszky

     

     

     


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    vous étiez là, présente en moi, presque mourante

    et d'un silence nous avons fait l'espace entier, comme si

    pouvait finir ce qui ne savait même par où commencer

    j' étais à vos côtés, mais on ne se noie qu' en soi , n' est-ce pas ?

     

    un homme de peu. un trottoir où vient se briser chaque pas

    vous marchiez devant moi, telle une fiancée

    j'avais peine - je ne sais si au souffle, ou de le retenir

    quelque chose s'envolait, qui me clouait sur place

    une vérité ne suffira pas - on se contentera cependant de

    cette insuffisance

    vous me parliez comme si je n'étais là pour vous qu'à cette

    seule fin, de vous énoncer vous-mêmes

    quelque chose de l'azur fermentait

    j'allais nu-pieds

     

    je cherchais ma douleur, ces allées de gravier, fausses ou fleurs

    fanées, ce ciel toute pitié

    je cherchais ma douleur - une telle joie l'incarnerait, me suis-je

    dit en parcourant votre odeur

    là vous vous dressiez, où déjà je sombrais

     

    vous précédais-je, sur la route à grands pas ?

    passai-je sur votre nuque le cri chaud de mon souffle ?

    tout mon être crissait, stridence - je ravalais comme je pouvais

    la salive de vous aimer, rauque d'aimer, de vous cracher dessus

    , de vous cracher dessous,

    de me noyer dedans...

     

    demain la mer

    n'aura pas d'autre goût...

     

     

     


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    l'esprit plonge dans l'esprit, se disloque se noie. l'esprit

    retourne à l'état de mer.

    pardonne-moi de ne pas te regarder, de ne pas te reconnaître : l'esprit

    retourne à l'esprit

     

     

     

     


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    pas le temps. pas le temps de s'asseoir pour dormir. pas le temps

    de gober les mouches en plein vol, sommeil levant. comme une

    souche vide. j'appelle. j'appelle. ma voix se tend. à l'origine de la

    voix l'appel, avant même qu'elle ne s'organise en sons distincts,

    en cris de bêtes en chants d'oiseaux, ou en langage articulé.

    l'appel à l'autre l'appel à l'aide. l'appel à l'être. puis le silence

    de l'attente. le silence debout. l'écho qui court sur les lignes

    côtières, en équilibre instable sur un littoral intérieur. pas le

    temps, non, pas le temps d'un instant. pas le temps de poser

    sur la table une main engluée dans son propre poids, dans ses

    propres doigts, sa propre chair hédoniste. serais-je donc une

    nature morte ? sinuer d'une encre noire ne débouche pas encore

    sur la mer ensorcelante. la mer, elle, tourne le dos aux enfants

    qui gribouillent où elle s'échoue. je passe mon chemin. je passe

    le temps. je cède la place. dans un ultime recours à la vague.

    suis-je donc une nature morte ? ou s'est-il simplement

    remis à neiger ?

     

     

     


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    Le paysage qui fascine un peintre doit donc comporter à la fois le

    visible et l'invisible. Tous les éléments de la nature, qui paraissent

    finis sont en réalité reliés à l'infini. Pour intégrer l'infini dans le fini,

    pour combiner visible et invisible, il faut que le peintre sache exploiter

    tout le jeu de Plein-Vide dont est capable le pinceau, et de concentrée-

    diluée dont est capable l'encre.

     

    Pu Yen-T'u


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    En peinture, on doit éviter le souci d'accomplir un travail trop

    appliqué et trop fini dans le dessin des formes et la notation des

    couleurs, comme de trop étaler sa technique, la privant ainsi de

    secret et d'aura. C'est pourquoi il ne faut pas craindre l'inachevé,

    mais bien plutôt déplorer le trop-achevé. Du moment que l'on sait

    qu'une chose est achevée, quel besoin y a-t-il de l'achever ? Car

    l'inachevé ne signifie pas forcément l'inaccompli.

     

    Chang Yen-Yuan


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    En peinture il importe de savoir retenir, mais aussi de savoir laisser.

    (...) Dans le tracé des formes, bien que le but soit d'arriver à un

    résultat plénier, tout l'art de l'exécution réside dans les intervalles

    et les suggestions fragmentaires. D'où la nécessité de savoir laisser.

     

    Li Jih-Hua


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    avec

    des fenêtres

    aussi

     

    derrière lesquelles

    passe toujours

    mais si

     

    discrètement

    quelque chose

    de nu

     

     


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