-
Par Camille Couturier le 28 Août 2014 à 10:55
Le peigne est mort dans tes cheveux,
ma caresse s'est arrêtée aussi.
Je prends le peigne de ta main.
Tout est fini. Nous voici assis bras dessus bras dessous
Janos Pilinszky
votre commentaire -
-
Par Camille Couturier le 27 Août 2014 à 09:43
Avec une force tenace, d'un miroir blanc de neige,
un bras blanc, un beau bras décharné,
d'une éponge froide, depuis toujours,
sur la glace froide, essaie d'effacer
quelqu'un ou quelque chose.
Janos Pilinszky
votre commentaire -
Par Camille Couturier le 27 Août 2014 à 09:34
vous étiez là, présente en moi, presque mourante
et d'un silence nous avons fait l'espace entier, comme si
pouvait finir ce qui ne savait même par où commencer
j' étais à vos côtés, mais on ne se noie qu' en soi , n' est-ce pas ?
un homme de peu. un trottoir où vient se briser chaque pas
vous marchiez devant moi, telle une fiancée
j'avais peine - je ne sais si au souffle, ou de le retenir
quelque chose s'envolait, qui me clouait sur place
une vérité ne suffira pas - on se contentera cependant de
cette insuffisance
vous me parliez comme si je n'étais là pour vous qu'à cette
seule fin, de vous énoncer vous-mêmes
quelque chose de l'azur fermentait
j'allais nu-pieds
je cherchais ma douleur, ces allées de gravier, fausses ou fleurs
fanées, ce ciel toute pitié
je cherchais ma douleur - une telle joie l'incarnerait, me suis-je
dit en parcourant votre odeur
là vous vous dressiez, où déjà je sombrais
vous précédais-je, sur la route à grands pas ?
passai-je sur votre nuque le cri chaud de mon souffle ?
tout mon être crissait, stridence - je ravalais comme je pouvais
la salive de vous aimer, rauque d'aimer, de vous cracher dessus
, de vous cracher dessous,
de me noyer dedans...
demain la mer
n'aura pas d'autre goût...
votre commentaire -
Par Camille Couturier le 27 Août 2014 à 09:06
l'esprit plonge dans l'esprit, se disloque se noie. l'esprit
retourne à l'état de mer.
pardonne-moi de ne pas te regarder, de ne pas te reconnaître : l'esprit
retourne à l'esprit
votre commentaire -
Par Camille Couturier le 27 Août 2014 à 08:49
pas le temps. pas le temps de s'asseoir pour dormir. pas le temps
de gober les mouches en plein vol, sommeil levant. comme une
souche vide. j'appelle. j'appelle. ma voix se tend. à l'origine de la
voix l'appel, avant même qu'elle ne s'organise en sons distincts,
en cris de bêtes en chants d'oiseaux, ou en langage articulé.
l'appel à l'autre l'appel à l'aide. l'appel à l'être. puis le silence
de l'attente. le silence debout. l'écho qui court sur les lignes
côtières, en équilibre instable sur un littoral intérieur. pas le
temps, non, pas le temps d'un instant. pas le temps de poser
sur la table une main engluée dans son propre poids, dans ses
propres doigts, sa propre chair hédoniste. serais-je donc une
nature morte ? sinuer d'une encre noire ne débouche pas encore
sur la mer ensorcelante. la mer, elle, tourne le dos aux enfants
qui gribouillent où elle s'échoue. je passe mon chemin. je passe
le temps. je cède la place. dans un ultime recours à la vague.
suis-je donc une nature morte ? ou s'est-il simplement
remis à neiger ?
votre commentaire -
Par Camille Couturier le 26 Août 2014 à 17:14
Le paysage qui fascine un peintre doit donc comporter à la fois le
visible et l'invisible. Tous les éléments de la nature, qui paraissent
finis sont en réalité reliés à l'infini. Pour intégrer l'infini dans le fini,
pour combiner visible et invisible, il faut que le peintre sache exploiter
tout le jeu de Plein-Vide dont est capable le pinceau, et de concentrée-
diluée dont est capable l'encre.
Pu Yen-T'u
votre commentaire -
Par Camille Couturier le 26 Août 2014 à 17:06
En peinture, on doit éviter le souci d'accomplir un travail trop
appliqué et trop fini dans le dessin des formes et la notation des
couleurs, comme de trop étaler sa technique, la privant ainsi de
secret et d'aura. C'est pourquoi il ne faut pas craindre l'inachevé,
mais bien plutôt déplorer le trop-achevé. Du moment que l'on sait
qu'une chose est achevée, quel besoin y a-t-il de l'achever ? Car
l'inachevé ne signifie pas forcément l'inaccompli.
Chang Yen-Yuan
votre commentaire -
Par Camille Couturier le 26 Août 2014 à 17:00
En peinture il importe de savoir retenir, mais aussi de savoir laisser.
(...) Dans le tracé des formes, bien que le but soit d'arriver à un
résultat plénier, tout l'art de l'exécution réside dans les intervalles
et les suggestions fragmentaires. D'où la nécessité de savoir laisser.
Li Jih-Hua
votre commentaire -