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Par Camille Couturier le 18 Octobre 2015 à 10:37
M.N. a été de nouveau très belle.
K. a oublié de me saluer.
P. ne m'a pas reconnu.
Dehors aux toilettes
j'étais à côté d'un vieux monsieur
j'ai senti, lui aussi il avait bu. Mais dans le miroir
il s'agissait d'autre chose,
là comme si un agneau
avait brisé, cassé,
là, quelque grande douceur
a dit : je te juge.
JPilinszky
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Par Camille Couturier le 16 Octobre 2015 à 12:01
dieu n'a pas une pomme,
pas une pomme et pourtant
dieu n'a pas une pomme.
je prie l'arbre de tomber
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Par Camille Couturier le 14 Octobre 2015 à 13:55
Je voulais être domestique. Cela existe.
Mettre et desservir la table.
Comme monte sur l'estrade le supplicié
et en descend le bourreau.
Maintenant, entre les degrés de l'échafaud
darde le soleil, le même soleil,
comme si on n'y avait monté personne
qui ne fût redescendu. Je voulais être silence
et estrade. Monde coincé entre les marches.
Personne et rien. Espoir de fin de semaine.
J.Pilinszky
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Par Camille Couturier le 12 Octobre 2015 à 10:49
une jeune fille est venue à sa rencontre et dans l'air
imprégné des rives de l'océan
elle lui a tendu une enveloppe vide...
Il y a tant de réalité désespérée
qu'un fantôme devient notre espoir...
Mais l'esprit seul suffirait à diminuer
la transparence de l'invisible...
Ayant perdu l'espoir, il a refusé la curiosité...
V.Holan
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Par Camille Couturier le 10 Octobre 2015 à 10:46
je n'en médirai point.
j'ai peur du loup - la nuit surtout : le jour je m'en languis.
savoir fermer les yeux par moments pour à d'autres moments
savoir les garder ouverts - ouverts à quoi ? et jusqu'où ? je me
baisse pour ramasser quelque chose par terre - qu'importe ce
que c'est, si c'est la vie comme elle vient ou Iseult incomprise,
de toutes part trahie...
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Par Camille Couturier le 8 Octobre 2015 à 13:03
Mengsun va au fond des choses, il est très avancé
dans le savoir. Il ne le montre pas, mais il est simple.
Il ne sait pas ce que sont la vie, la mort, le passé, le futur.
Il attend d'être transformé, sans savoir en quoi. D'ailleurs,
comment savoir si nous serons transformés ? Toi et moi
sommes des rêveurs encore non éveillés.
Tchouang-Tseu
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Par Camille Couturier le 6 Octobre 2015 à 08:59
je ne suis le chemin de rien, j'ai juste
effacé mes mains de tes hanches, de tes épaules, de ta peau
sauf accident, tu n'existes pas
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Par Camille Couturier le 5 Octobre 2015 à 12:00
je suis dans la rosée
je me souviens que je t'ai haï
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Par Camille Couturier le 3 Octobre 2015 à 08:49
As-tu déjà songé, ô ma différence, combien nous sommes invisibles
les uns pour les autres ? As-tu déjà pensé à quel point nous demeu-
-rons ignorants des autres ? Nous nous voyons sans nous voir. Nous
nous entendons, et chacun de nous n'écoute que la voix qui se trouve
au fond de lui.
F.Pessoa
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Par Camille Couturier le 1 Octobre 2015 à 12:45
avant tout j'aime tout de vous, mais je ne supporterais pas l'idée
que vous vous mettiez nue devant moi, eut égard à l'idée ... je ne
tiens pas à revivre ma vie, fut-elle débarrassée de toute pesanteur,
et du temps. alors j'en viens à l'essentiel : avez-vous jamais rêvé de
moi ? vous êtes-vous jamais dégoûtée vous-même à cause de moi ?
l'oubli d'une certaine façon ne trahit-il pas la mort ? voyez : je n'ai
rien dans les poches, rien sur moi. je ne porte nul bagage, déteste
les aéroports et cependant je vous l'avoue, je n'aime plus la mort
depuis que vous ne l'habitez plus...
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